mercredi 26 octobre 2016

"Nicolas Paul BELORGEY (1803-1873) mécanicien, cleftier, pistonnier devenu inventeur d'instruments de musique". "Nicolas Paul BELORGEY (1803-1873) mechanic, cleftier, pistonnier, inventor of musical Instruments".

Au cours de la rédaction de notre article sur l'atelier du facteur de flûtes et hautbois Jacques NONON et du flûtiste Jean Louis TULOU, nous avons découvert l'importance des cleftiers (fabricants des clés d'instruments de musique), dans la facture des instruments de musique à vent en cuivre et en bois. Notre nouveau travail sur les poinçons d'argent des instruments de musique renforce notre intérêt pour ces "prestataires" de grands facteurs par exemple comme Claude LAURENT et ses flûtes en cristal, Auguste BUFFET dit Jeune qui le premier adapta la flûte Boehm en France, Jacques NONON, Jean Louis TULOU etc..
Quel est le principal point commun entre ces facteurs parisiens prestigieux?
Tous travaillaient avec le même cleftier : Nicolas Paul BELORGEY.

Si vous voulez consulter l'article sur Tulou et Nonon : Cliquez sur ce lien.
Nous avons publier dans le dernier Larigot, un article de 24 pages, "très amélioré" sur Nonon et Tulou. Si vous voulez vous le procurer : Cliquez sur ce lien.
Vous voulez consulter l'article sur les poinçons d'argent des instruments de musique : Cliquez sur ce lien

Nicolas Paul BELORGEY est né le 16 février 1803 à Paris. Il était mécanicien au sens du début du 19 ème siècle, c'est à dire artisan qui travaillait les métaux, savait faire de la mécanique comme des automates, fabriquait des outils de chirurgiens etc....Chaque mécanicien était spécialisé et il y avait de quoi faire en ce début de siècle d'industrialisation : métiers à tisser, machines à vapeur, instruments d'agricultures etc..
Au niveau des instruments de musique le développement du piano ouvrait de grandes perspectives à cette spécialisation. N.P. BELORGEY avait choisit les instruments à vent en bois et en cuivre. Pour comprendre l'importance de cette spécialisation, abordons par exemple l'évolution de la flûte. A la fin du XVIIIéme siècle la flûte est un instrument en bois avec une seule clé. Il est fabriqué par des tourneurs qui ont surtout comme préoccupation d'améliorer la justesse et la puissance de l'instrument en travaillant la perce. Les clés sont très accessoires et peuvent être fabriquées par le même facteur ou un de ses ouvriers.
Flûte de Martin Lot vers 1780. (eBay)
Durant la période révolutionnaire, le conservatoire de Paris est créé et au début du XIXème siècle HUGOT puis WUNDERLICH tous les deux professeurs au conservatoire de Paris préconisent dans leur méthode la flûte à quatre clés.
Description de la flûte à quatre clefs de la méthode de Hugo et Wunderlich.
A Paris les facteurs spécialistes dans la fabrication des flûtes étaient peu nombreux. en 1808.

Flûte à 4 clés de Laurent de 1807. (Dayton Miller Collection)
Cette flûte de Laurent de 1807 représente une avancée considérable au niveau de la facture. Lorsque l'on décrit ces flûtes c'est principalement pour évoquer la flûte en cristal, sans aborder les améliorations au niveau technique qu'il a fallu créer pour réaliser ces instruments.
Détails de la patte de la flûte de 1807. (Collection DCM)
Notons tout d'abord la clé à bascule, l'une des premières flûtes munies de ce type de clé sans doute inventé par Laurent et/ou son cleftier ? (Les poinçons d'orfèvres ne sont apparus sur les clés d'instruments que vers 1820), système de fixation des clés : plaque et deux boules soudées, les jointures en argent entre les quatre parties en cristal. Tous ces éléments sont très innovant pour une flûte de 1807 et seront repris progressivement par les grands facteurs de flûtes parisiens, puis lyonnais, comme Godfroy, Bellissent, Tabart....Même si Laurent était horloger, il devait avoir recours, pour concevoir ces innovations à des mécaniciens ou orfèvres parisiens plus habitués à ce travail. 

Pour tout connaître sur ces merveilleuses flûtes en cristal de Claude Laurent : lire la thése de Montserrat Gascon : "Une flûte en cristal". Els instruments de vidre de Claude Laurent (1774-1849). Tesi doctoral. Universitat Autònoma de Barcelona, 2017.
Pour découvrir le site de Montserrat Gascon cliq
uez
Flûte à quatre clés plus une  de Jean René Winnen  (Vers 1815) dont les clés
portent des poinçons de province (Sans doute la Couture)
Le nombre de clés évoluant en passant de 6 et 8 voir 9, nous arrivons vers 1838 à la naissance de la flûte Boehm et la complexité de son mécanisme. C'est le 10 juin 1833 que N.P. BELORGEY enregistre son premier poinçon "P#B" dans le sens vertical. 
 " Belorgey Fabricant de clés de flûtes et clarinettes, 32 rue du Petit Carreau".

 Il a 30 ans, est marié avec Marie Catherine SIFFRET ; ils ont au moins deux enfants : Jules Alexis Joseph BELORGEY né le 20 juillet 1827 à Paris, qui sera lui aussi mécanicien spécialiste des systèmes Boehm et Charles Gustave BELORGEY né le 13 décembre 1829.
C'est à cette époque qu'apparaissent les premiers instruments à clés d'argent portant sa marque. Il est le cleftier de l'atelier NONON-TULOU.
Flûte à 5 clés et bagues larges en argent de Tulou. (Musée de Bruxelles)
Détail des poinçons de la flûte de Tulou permettant de dater l'instrument
entre 1833 (date d'inculpation du poinçon vertical de Belorgey) et 1838
(date de la fin de l'utilisation du poinçon tête de lièvre)
Toutes les flûtes Tulou (après 1833), à clés en argent de la période de l'atelier Tulou-Nonon portent les poinçons de Belorgey.
Le deuxième exemple de datation d'une flûte Tulou à 5 clés de l'atelier Tulou-Nonon est la flûte du Musée de la Musique de Paris que le Maître lui même avait donné à son ami Moudreux en 1847 que dans mon article je datais à tort de 1847. La lecture des poinçons permet de dater l'instrument entre 1838 et 1844.


Flûte Tulou de l'atelier Tulou-Nonon à 5 clés.
(Musée de la Musique de Paris)
Détail des poinçons de la flûte de Tulou permettant de dater l'instrument
entre 1838 (début de l'utilisation du poinçon à tête de sanglier) et 1844
(date de la fin de l'utilisation du poinçon vertical de Belorgey)
Le 12 avril 1843, il enregistre son deuxième poinçon "P#B" dans le sens horizontal.
Flûte Tulou 5 clés portant le poinçon tête de sanglier, aprés 1838 et
 le poinçon de Belorgey horizontal , après 1843. Donc datable
de la période 1844...cela tombe bien car elle est datée de 1844.
(Collection R. Pierre)
N.P BELORGEY était à cette période le cleftier de Claude LAURENT. Les clés des flûtes de ce dernier, dans la période 1806 à 1817 ne portent pas de poinçon d'orfévre. Dans la période 1820 à 1830 les flûtes de Laurent portent le poinçon de Jean Dupin ou celui de son fils (à confirmer), bijoutiers et orfévres aux Palais Royal.
Poinçon de Jean DUPIN.
Poinçon de Jean DUPIN Jeune.


Flûte de Claude Laurent, à huit clés en argent de Jean Dupin père de 1822.
Collection David Shorey;
Donc N.P. BELORGEY réalise en 1839, les clés en argent de cette flûte de C. LAURENT du musée de Barcelone.
Flûte de Claude Laurent de 1839 à 8 clés en argent de N.P Belorgey.
Musée de Barcelone.
Cette flûte en bois de Claude LAURENT, dont les 8 clés portent le poinçon horizontal de BELORGEY est probablement de la même période ( vers 1840).

Détails des clés de la flûte en bois de C. Laurent.
Vente Vichy 2016.
Vers 1838 il réalise pour Auguste BUFFET Jeune un des premiers clétages en argent, système Boehm correspondant au modèle de son brevet obtenu avec Victor Coche.

Flûte d'Auguste BUFFET Jeune, premier système Boehm conforme
au brevet Buffet-Coche de 1838 dont le clétage a été réalisé
par N.P Belorgey (Poinçons tête de sanglier et Belorgey vertical).
(Collection Michael Lynn).
Si vous voulez voir et entendre cette petite merveille voilà le site de Michael Lynn.

Une très rare flûte de Claude Laurent, en cristal vert et clétage en argent, système Boehm de la collection Dayton Miller, réalisée en 1844 a été "garnie" par Breton  (confirmée par M. Gascon).
Flûte de Claude LAURENT de 1844, à clétage systéme Boehm en argent
réalisé par N.P. Belorgey. (Dayton Miller Collection).

N.P. BELORGEY n'était pas seulement l'un des cleftiers les plus important de cette époque mais II était également pistonnier.

"Belorgey Aîné, facteur de clefs d'instruments de musique. Fabrique tout ce qui a rapport aux garnitures intérieures et extérieures des instruments en bois et en cuivre : 32 rue du Petit Carreau". (Alm. Bottin 1844)

Le 21 octobre 1843 il avait obtenu en collaboration avec Antoine HALARY, facteur très actif,  un brevet :


Comme de nombreux brevets de cette époque, celui-ci avait pour but d'améliorer l'efficacité des pistons, en essayant de réduire les frottements par un système de ressorts articulés.

Il obtint le 14 octobre 1847, cette fois seul un brevet pour "un genre de piston à cylindre à moteur vertical pour les instruments de musique en cuivre" qui poursuivait toujours le même objectif.
Cornet à Pistons de Belorgey avec son brevet.
Musée de la musique de Bruxelles.
Il demanda, pour adapter son système, plusieurs extensions à son brevet : le 20 décembre 1852, le 5 mars 1853, le 4 mai 1855, le 10 octobre 1859. Mais aucun de ces brevets ne fut couronné de succès. De plus son travail de cleftier déclina, en effet tous les facteurs à partir des années 1850 eurent de moins en moins recours à ces prestataires, ayant des ouvriers spécialisés dans leurs ateliers. On peut le constater par l'apparition des poinçons d'argent de facteurs renommés, Nonon, Gautrot...etc. Et puis la création de grandes fabriques et l'arrivée de leurs machines à vapeur signèrent la disparition de ses artisans à Paris.
Suite au déclin de son activité et ses dépenses trop importantes pour ses brevets, Nicolas Paul BELORGEY est déclaré en état de faillite le 27 février 1862.


Extrait de la séance de conciliation entre N.P. Belorgey et ses créanciers
du 20 juin 1862. (Archives de Paris-Faillites, série D.11.U3)
On retrouve parmi ses créanciers ces anciens partenaires : Antoine HALARY, Jacques NONON qui lui avait sans doute prêté de l'argent avec intérêts, Adolphe SAX, mais aussi des banquiers, des sous traitants.....

Cliquer sur le document pour l'agrandir.
Liste des créanciers.

Il habitait au N°26 rue des Petits Carreaux, au troisième étage où il occupait une pièce et une cuisine pour son habitation et avait au même étage son atelier dont l'inventaire sera fait le 26 février 1862 (Archives de Paris). Il devait y habiter seul car son épouse, figurant au niveau de ses créanciers est domiciliée : 25 rue de Colombes à Courbevoie. Il avait du employer plusieurs ouvriers car dans l'inventaire est cité un "livre de comptes d'ouvriers". 
Signature de N.P. Belorgey en 1862.
Cliquez sur le document pour l'agrandir.
Cliquez sur le document ci-dessus pour pouvoir le lire.
A la suite de cette faillite, l'atelier de la rue des Petits Carreaux disparait. Mais pratiquement la même année apparait dans le Bottin (1863) l'atelier du fils de Nicolas Paul BELORGEY, "Jules BELORGEY Fils, fab de clefs et mécanismes pour instruments de musique en bois, spécialité pour le genre Boehm, 16 Faubourg Saint Denis et 71 rue de Vincennes à Belleville".
De 1864 à 1866, l'atelier sera 83 Faubourg Saint Martin, puis de 1867 à 1869 au 18 rue Charlot (à quelques pas de l'atelier actuel de Guy COLIN)
Il n'apparait plus dans le Bottin à partir de 1870. Nicolas Paul BELORGEY est décédé le 7 août 1873 à 70 ans à l'hôpital Bichat. Veuf, il habitait au N°26 rue de Saintonge.


samedi 8 octobre 2016

"Pour vous détendre un petit Quizz sur des anecdotes dans la musique classique". "To relax a little quiz about anecdotes in classical music".

Pour fêter nos 5 ans de collaboration dans le blog de René Pierre et pour nos fidèles lecteurs, je vous ai préparé pour vous détendre un petit Quizz sur des anecdotes dans la musique classique. 
 Par José-Daniel Touroude.

1°) Question : pour nos voisins britanniques anti-européens qui ont voté le « Brexit».
Un italien talentueux émigré au XVIIème siècle à la Cour de France composa pour le rétablissement du roi soleil une cantate intitulée «Dieu sauve le roi» dont un certain motet. Celui ci fut entendu à cette occasion par un grand compositeur saxon, émigré à Londres mais qui passait par Paris. Il repris et arrangea un peu cet air pour le Roi d’Angleterre Georges 1er. (les droits d’auteurs n’existaient pas à cette époque). Quel est le nom de cette musique que le monde entier connaît ?
Indice :  les 2 musiciens sont Lulli et Haendel.
On peut reprendre à cette occasion la célèbre phrase de Lulli quand il a entendu son air profane d’opéra joué dans une messe « Seigneur, je vous demande pardon, je ne l’avais pas fait pour vous ». Lulli mourut de gangrène après s’être donné un coup de bâton sur le pied en battant la mesure. Depuis les chefs d’orchestres prudents ont pris un bâton plus petit : il s’agit de la baguette de chef.

Haendel avait l’habitude de ses «emprunts» à d’autres musiciens mais cela n’enlève rien à son génie musical.

Réponse : l’hymne national de Grande Bretagne : God save the King (Queen).  

Illustration musicale :  Pour beaucoup d’anglais, il existe un autre hymne national, officieux celui là, qui a été composé par un vrai anglais. Il faut entendre le public londonien le chanter avec Colin Davis … Un grand moment !

Les anglais ont de l’humour et me pardonneront je l’espère (sinon nous risquons de perdre nos lecteurs d’outre-manche !) Voici Une anecdote italienne : Affiche pour un concert donné au « Théâtre » de Mantoue en 1734 . Les spectateurs du premier rang devront écouter en se couchant par terre, les seconds rang devront être à genoux, le troisième rang assis et le quatrième rang se tenir debout… ainsi tout le monde pourra voir !

2°) Question : A quel musicien autrichien du XVIIIème siècle a t-on tranché et volé la tête sur son lit de mort pour étudier son génie ?
Indice : comme Haendel, il a fait un hymne. Il était franc-maçon et « frère .’. » d’un autre génie de la musique autrichien (enterré lui comme un chien dans la fosse commune). Ce compositeur avait beaucoup d’humour : il créa le morceau «la surprise» où un fortissimo réveille brutalement les auditeurs. il y a  aussi  «les adieux» où les musiciens quittent les uns après les autres la scène mais l’anecdote que je préfère est sa composition pour le mariage de la fille d’un boucher nommé «le menuet du bœuf» car il reçu en paiement…. un bœuf !  et on dit que la musique ne nourrit pas son homme !

Réponse : des phrénologues viennois ont décapité Joseph Haydn pour étudier les bosses musicales de son crane (c’était à la mode lancé par le Dr F.J. Gall : bosse des maths etc….)

Hymne national allemand tiré d’un quatuor de J. Haydn.
Un peu d’humour d’outre-rhin : j’ai les moyens de vous faire applaudir ! H. Von Bülow dirigeait la 1ère symphonie de Brahms à Berlin et le public resta froid. Alors il prit la parole : « Moi aussi à la première audition cela ne m’a pas beaucoup plu et c’est pour cela que je vais vous la rejouer »… et il recommença toute la symphonie !  Il y eut cette fois des applaudissements nourris (peut être pour éviter une 3ème fois ?)

3°) Question : Quel est ce grand chanteur (dans tous les sens du terme) du XVIIIème siècle obligé de chanter chaque soir toujours les mêmes airs pour redonner le moral et calmer le roi d’Espagne Philippe V insomniaque et fortement dépressif ?
Indice :  le film de Gérard Corbiau a obtenu l’oscar du meilleur film étranger en 1994  avec l’histoire de ce castrat célèbre.

Réponse :  Farinelli. 


Deux blagues pour nos amis chanteurs  : Rien à voir avec notre quizz mais je ne résiste pas à la coquille digne du canard enchaîné : « X ce regretté chanteur qui a braillé  toute sa vie… » (un a en trop peut être !). Pourquoi les professeurs de chant ouvrent souvent une fenêtre et restent à regarder dehors ? Pour montrer à tous qu’ils ne battent pas leurs élèves et qu’ils ne sont pas responsables des hurlements entendus dans le quartier.
Un autre chanteur polyvalent à la fois artiste et dilettante, Inventeur génial de toutes sortes de machines, peintre parmi les meilleurs , inventeur d’une lyre,  Léonard de Vinci chantait et jouait du violon et était pensionné par le duc de Milan pour cette activité musicale ! Le dilettante cultive l’art pour son plaisir, l’artiste pour le plaisir des autres (Anton Rubinstein).


4°) Question : Quel grand compositeur français du XIXème siècle jouant BACH au piano a dû inventer une mélodie par dessus une pièce du Cantor afin de prouver son talent et séduire son futur beau père !

Indice : mélodie incontournable qui est devenue un air connu surtout dans les églises ! 
Vierge (mosaïque de JDT : atelier de Nour Asfar à Croissy)
 
(je ne casse pas seulement les oreilles de mes voisins avec mes arpèges
 brisés, je casse aussi à l’occasion des cailloux !) Cette vierge doit vous aider à trouver…. 
Réponse : Charles Gounod jouant la 1ère pièce du clavecin bien tempéré avec sa succession d’arpèges et d’harmonies à dû broder dessus une mélodie simple et géniale : son célèbre Ave Maria… Il a réussi à charmer le pater familias et épouser sa fille !   
Ce ne fut pas le cas pour Bellini, pourtant compositeur de la fameuse mélodie « casta diva » de la Norma,  qui lui ne réussit pas à amadouer l’irascible père de sa chérie et n’a jamais pu ainsi l’épouser ! Gluck lui aussi dans les mêmes conditions ne réussit pas à plaire avec sa musique au père de son aimée… Mais le beau père mourut  peu après l’audition ! Avoir un gendre artiste ne plaisait pas beaucoup à l’époque …


Aphorisme : En entendant Frost qui fait en plus la respiration circulaire et qui joue sans partitions, je pense à la phrase célèbre de Hans Von Bülow : « un bon chef d’orchestre (valable pour tout musicien ) a sa partition dans la tête, un mauvais a la tête dans sa partition". 

5°) Question : Quel est le grand pianiste et compositeur romantique allemand du XIXème siècle qui a force de se torturer les doigts pour mieux jouer du piano (et égaler Paganini au violon, qui lui avait une maladie génétique lui permettant de plier ses doigts élastiques dans tous les sens) s’est mutilé abrégeant ainsi sa carrière de virtuose mais permettant ainsi d’avoir le temps de composer.
Indice : il est mort fou, victime d’hallucinations et il avait une femme pianiste belle, célèbre et talentueuse (pas de relations entre ces deux affirmations !)
instrument de torture musicale (René grand tortionnaire de notes 
de musique devant l’Eternel a consacré un article 
sur les instruments de tortures musicales : 


Réponse : Robert Schumann
Une ruse pour remplir les salles d’un autre pianiste contemporain qui avait compris la notion économique d’investissement : Liszt fut un des plus grands virtuoses du piano et pourtant il donna un concert à Stockholm où il y avait très peu de monde. Après le concert il invita ses auditeurs au restaurant … cela lui coûta cher mais le lendemain la salle était comble … mais il n’y eut qu’un régal pour les oreilles !

6°) Question : Quel est le grand compositeur français du XXème siècle qui à la fin de sa vie ne connaissait plus les notes de musique ! (mais pouvait néanmoins accorder son piano ! mystère des lésions du cerveau…)
Indice : Ma mère professeur de piano avait coutume de répéter cette phrase de Debussy : «Jouez mais surtout que j’oublie, en vous écoutant, que le piano a des marteaux»  mais c’est un autre compositeur délicat de la même époque qu’il s’agit de trouver. Il a crée le morceau de musique classique le plus joué dans le monde. Il ne jouait qu’avec ses souliers vernis noirs fétiches sinon il refusait de jouer…



Réponse : Maurice Ravel 


Une anecdote démontrant qu’il est vital d’avoir des amis dévoués…. (livre de van de velde). Sarrette fut un des créateurs du conservatoire de musique de Paris en 1793, puis fut mis en prison. Robespierre voulait le guillotiner (je ne sais pas pourquoi !) et lui donna une chance. Il devait créer et organiser un hymne pour la fête de l’Etre suprême en 1794 pour sauver sa tête (motivation révolutionnaire). Gossec fit la musique et Sarrette devait apprendre en quelques jours ce chant patriotique au peuple ! mince défi ! Paris s’improvisa alors école de chant et aux carrefours, les professeurs et élèves du conservatoire chantaient ou jouaient le thème sur leurs instruments, et même les grands comme Cherubini (futur directeur du conservatoire), Mehul, Gretry, Capet…  apprirent en quelques jours ce chant au peuple dans tous les quartiers. Peu après, la fête eut lieu au champ de Mars et la foule chanta cet hymne accompagné de 100 tambours, avec les instrumentistes du conservatoire et la fin agrémenté de tirs d’artillerie !  Sarrette sauva sa tête grâce à ce succès puis plus tard en faisant une fête chez lui, son ami Mehul composa le fameux chant patriotique « le chant du départ » que nous avons tous appris à l’école. Le président Giscard d’Estaing n’avait-il pas voulu remplacer la «Marseillaise»  par ce chant républicain moins violent ? 


7°) Question : Quel est le début d’une symphonie connue que le Général De Gaulle en exil à Londres mettait en indicatif avant ses discours  « les français parlent aux français ». La musique était d’un compositeur allemand (ironie du Général ?) mais était en fait un message crypté car en morse cela annonçait la victoire prochaine !  un exemple de détournement de la musique... 

Indice : en morse : - - - --- (3 coups brefs, un coup long) voulant dire  V comme victoire.
Réponse : pom pom pom pooom : le début de la 5ème symphonie de Beethoven.

La pince à linge de Pierre Dac et Francis Blanche … autre détournement !
Une  blague d’orchestre à variantes basée sur une histoire véridique : (en souvenir de Pierre Dac, résistant à Londres…). L’orchestre du bagne de Nouméa en Nouvelle Calédonie avait son orchestre : Un assassin, ancien de l’opéra de Paris, était devenu chef d’orchestre et exécutait des pièces entières proprement ! Un boucher musicien amateur créait beaucoup de morceaux ! Un ancien évadé avait un prix de fugue du conservatoire !  
La clarinette avait été condamné pour avoir canarder un flic ! Le basson était un spécialiste du faux en écriture mais jouait juste ! Le cor anglais était joué par un ancien pédicure récalcitrant ! La grosse caisse était tenu par un voleur ex-comptable ! Le directeur du bagne demandait souvent une pause dans les répétitions avec force soupirs….
Un professeur de musique dit à son élève : vous ne progressez pas, à votre âge, je jouais cela sans fautes. Réponse de l’élève : alors vous aviez un meilleur professeur que moi !

8°) Question : Quel est ce compositeur français très connu du XXème siècle, analysant les chants d’oiseaux et qui s’en est inspiré dans certaines œuvres.  
Indice : il a été professeur au conservatoire de Paris. Il a composé abime des oiseaux (pour clarinette seule.) tiré du quatuor pour la fin du temps quand il était prisonnier en Allemagne en 1940.
Le Loriot  ( il a été marié à a pianiste Yvette Loriot !)
Réponse : Olivier Messiaen.  

Un illustre prédécesseur passionné d’oiseaux : Clément Janequin « le chant des oiseaux ».
Une histoire pour mes collègues de l’ACIMV collectionneurs  d’instruments de musique et lecteurs assidus de notre blog dont certains sont de drôles d’oiseaux ! 
Un antiquaire parisien vendit très cher à l’impératrice d’Allemagne un piano fait à Paris ayant appartenu soi disant à Marie Antoinette. Evidemment c’était une copie. Un expert jaloux, connaissant la vérité, indiqua à l’impératrice la supercherie. L’antiquaire parisien convoqué à Berlin proposa à l’impératrice de racheter de suite le piano en augmentant le prix de rachat car en Amérique on lui en proposait beaucoup plus ! Convaincue par son aplomb, l’impératrice remercia l’antiquaire parisien filou et garda son trésor ! Beaucoup de collectionneurs (et de musées nationaux) ont des copies, des instruments «arlequins» mais ne veulent pas se l’avouer (cf lien : la psychologie des collectionneurs) 

9°) Question : Quel est ce musicien italien du XXème siècle connu pour ses musiques de films qui va s’inspirer du cri du coyote pour le thème d’un film ?
Indice : c’est un western « spaghetti » de Sergio Leone.

Réponse :  Ennio Morricone compositeur de la musique du film : le bon, la brute et le truand.
En entendant l’écho du coyote dans le grand canyon du Colorado, je pensais à cette histoire véridique : Au cours d’un diner, la discussion s’orienta sur l’utilisation de l’écho en musique et sur le phénomène de l’écho. Pour prouver que chez lui, il y avait un écho extraordinaire, il fit venir ses amis et chanta quelques notes … et l’écho répondit. Tout le monde était bluffé ! Puis continuant sur sa lancée il cria : écho, comment te portes tu ? et l’écho (le domestique caché au fond du jardin ) répondit : je me porte bien !

10°) Question : Quel est ce jazzman français du XXème siècle connu ? De santé chancelante (mort jeune), passionné par les maths (ingénieur de l’école centrale), fou de jazz (influencé par la trompette et le cornet de Bix Beiderbecke), il jouait dans les boites de St Germain des près et  participé à l’introduction du jazz moderne en France dans les années 50, (revue de jazz, radio). Mais  est passé à la postérité pour son talent d’écrivain.
Indice :  enfant, son père ruiné avait loué une partie de sa propriété aux Menuhin et il jouait avec Yehudi (quand il ne travaillait pas son violon). Il fut aussi célèbre par ses transgressions (livre à  scandale, (mais d’autres livres sont au programmes des lycées), chanson interdite par la censure (mais devenue célèbre)….Qui suis-je ?
Le groupe existentialiste devant St-Germain-des-Prés1944, Georges Patrix (Emile Binet).
Réponse :  Boris Vian : Sur l'illustration : Aux côtés de Paul Boubal, patron du Flore, on distingue Boris Vian dont la trompette dépasse ainsi que Jacques Prévert devant le clocher. Raymond Duncan est en toge. Jean Genet porte une calotte de bagnard. Juliette Gréco et Sartre sont en pastiche de Marie Laurencin.
Une histoire connue de nos amis trompettistes : Un élève trompettiste joue Aida puis attend le jugement du jury du conservatoire et n’obtient rien ! Qu’attendez vous lui demande le directeur. L’élève répondit : Le jugement dernier !    

A vous de nous envoyer vos anecdotes musicales préférées sur le même modèle